Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

démocratie républicaine - Page 8

  • Sarkozy: critique centriste d’un retour annoncé

    Le revoilà donc.

    Personne n’en doutait mais c’est désormais officiel, Nicolas Sarkozy veut reprendre la place qu’il estime être due à sa personne, la présidence de la république.

    Comme l’a dit avec délectation François Hollande, c’est son droit et personne ne le lui déni sauf peut-être les juges dans les mois à venir.

    Quant à savoir s’il sera le sauveur d’une France en décomposition aidé en cela par un nouveau parti du XXI° siècle comme il l’annonce, rien n’est moins sûr.

    Les Français en doute.

    Déjà 64% d’entre eux ne s’intéressaient pas à son retour.

    Plus, 65% – dont 77% de sympathisants du Mouvement démocrate et 61% de sympathisants de l’UDI – ne souhaitaient pas son retour estimant que c’est une «mauvaise chose» pour la France.

    Enfin, pour 72% d’entre eux, il «n’a pas changé».

    Quoiqu’il en soit, ce retour concerne évidemment le Centre et les centristes même si l’ensemble des leaders centristes considèrent qu’il s’agit d’une affaire interne à l’UMP… pour le moment.

    Pas seulement parce que l’on prête l’intention à Nicolas Sarkozy de créer une nouvelle UMP réunissant droitistes et centristes, mais aussi parce qu’il faut bien faire l’inventaire centriste d’une présidence et d’une alliance passées avant de se projeter dans un possible avenir commun.

    Les cinq années sarkozystes de la France n’ont pas été vraiment marquées par une vision humaniste de la société, ni par une politique sous le sceau du principe centriste du juste équilibre, Nicolas Sarkozy ayant toujours affirmé, par ailleurs, un certain dédain pour les représentants du Centre.

    De même, l’alliance entre l’UMP et le Nouveau centre n’a pas été particulièrement bénéfique pour ce dernier parti qui ne s’est pas renforcé, bien au contraire, obligé de devenir une simple composante d’une UDI lancée par un droitiste modéré et ancien sarkozyste, Jean-Louis Borloo.

    Et on ne parle même pas des centristes de l’UMP totalement marginalisés.

    Pour ce qui est du bilan, il est globalement négatif en matière économique avec une absence de croissance, un chômage en hausse et une augmentation des déficits publics, ressemblant ainsi comme deux gouttes d’eau au bilan actuel de François Hollande.

    Sans oublier que sous sa présidence, l’UMP (et la majorité présidentielle d’alors) a perdu toutes les élections intermédiaires dont celle du Sénat qui a fait basculé ce dernier pour la première fois à gauche depuis le début de la V° République, jusqu’aux défaites à la présidentielle et aux législatives de 2012.

    On a vu meilleur chef et gagneur…

    Et puis, en voulant s’approprier les voix des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy a ouvert la boite de Pandore et a été en réalité le premier propagandiste du parti d’extrême-droite, reprenant nombre de ses idées, les banalisant en quelque sorte, ce qui permet aujourd’hui à Marine Le Pen de prétendre que son parti est un parti comme les autres et les médias de suivre ce raisonnement si dangereux pour la démocratie républicaine à laquelle est si attaché le Centrisme.

    Au lieu de marginaliser le FN, Sarkozy lui a, in fine, donné un surcroît de légitimité même s’il a su siphonner ses voix lors de la présidentielle de 2007.

    Rien n’est moins sûr qu’il y parvienne en 2017.

    D’ailleurs, on lui prête l’intention d’aller plutôt siphonner celles de gauche!

    Tout comme rien n’est moins sûr qu’il puisse séduire un électorat centriste plus attaché à la démocratie qu’au bonapartisme, plus libéral que nationaliste, plus parlementariste que vouant un culte au chef suprême.

    Quant à la «nouveauté» Sarkozy, elle s’inscrit dans l’incapacité de l’UMP à renouveler ses dirigeants et ses leaders (Fillon, Juppé, Raffarin et consorts accompagnant Sarkozy dans l’éternel retour des anciens).

    Dès lors, on comprend mieux pourquoi le retour de Nicolas Sarkozy est loin de ravir les Français.

    Le Centre a peut-être à gagner avec ce retour mais a tout à perdre en s’alliant avec lui dès maintenant.

    Il sera toujours temps de le faire si Nicolas Sarkozy devient le candidat de l’UMP pour la présidentielle et, surtout, que son programme est centro-compatible.

    On verra également où en est la menace d’extrême-droite dans deux ans.

    En attendant, il faut s’attendre à des pressions loin d’être amicales pour «convaincre» les centristes de rejoindre l’ancien président de la république.

    Aux centristes de résister en élaborant un projet humaniste qui sera la base du programme de son candidat en 2017.

    Et ce sera sur la base de ce projet qu’ils devront négocier une éventuelle alliance.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centre et le danger de l’opposition systématique

    En démocratie représentative, il y a la majorité qui gouverne et l’opposition qui s’oppose.

    C’est un des principes du système démocratique qui reconnaît les opinions divergentes et le droit de les exprimer.

    Mais parmi les autres principes, il y a la responsabilité du personnel et le consensus démocratique.

    Cela signifie qu’il existe bien une base d’accord entre tous sur comment doit fonctionner le système ainsi qu’un principe qui affirme que représenter le peuple n’est pas une tâche que l’on peut accomplir sans la clarté et la fidélité à ses convictions et ses valeurs pour lesquelles on demande à obtenir un mandat électif.

    L’idée n’est pas que majorité et opposition gouvernent ensemble, ni même qu’elles partagent les mêmes programmes.

    Non, ce qui est en cause c’est l’affrontement pour l’affrontement, celui qui permet de noircir les traits de celui que l’on présente comme un «adversaire» et d’interdire tout consensus, fut-il à la base même du système politique.

    Si le Centrisme n’est pas la pensée de l’union nationale, il est, en revanche, celui du consensus démocratique et républicain, basé sur la responsabilité, un principe qu’il fait sien.

    Ce dernier est essentiel lorsqu’il s’agit de se positionner dans les débats politiques.

    Ainsi, on ne peut pas se battre pour quelque chose et quand ce quelque chose est mis en œuvre par «les autres», le critiquer tout d’un coup et s’y opposer.

    Bien entendu, cela permet de prétendre que nous c’est nous et eux c’est eux.

    Cependant, cette posture quand elle est systématisée brouille les cartes et, plus grave, présente le personnel politique comme de vulgaires politiciens irresponsables.

    D’ailleurs, cette opposition systématique renforce souvent les extrêmes qui eux ont l’habitude de la terre brûlée, de l’exagération rhétorique et de la violence oppositionnelle.

    C’est donc, à l’inverse, au centre de l’échiquier politique que doit se trouver l’ouverture responsable à toute politique, à toute mesure que l’on estime positive pour les citoyens et le pays et cela d’où qu’elles viennent.

    Il ne s’agit pas d’opportunisme, c’est même le contraire puisque l’on est en accord avec ce que l’on défend, encore moins une façon d’être à la remorque de la Gauche ou de la Droite.

    En l’occurrence, il existe aujourd’hui des passerelles entre le libéralisme social que doivent défendre les partis centristes et le social-libéralisme du gouvernement de Manuel Valls.

    Dire le contraire, c’est faire de l’opposition systématique, partisane et sans hauteur de vue pour le bien du pays.

    Ainsi, au lieu de critiquer sans relâche toute action de ce gouvernement, les centristes devraient se battre pour améliorer les politiques et les mesures en faveur desquelles ils luttent depuis des années et que, ni la Droite, ni la Gauche n’avaient mises en œuvre jusqu’à présent.

    On parle, entre autres, de la réduction des déficits, des mesures en faveur des entreprises et de la défense de la démocratie face aux périls intérieurs et extérieurs.

    Cela ne signifie pas qu’il doit y avoir nécessairement une alliance en bonne et due forme entre la Gauche qui gouverne actuellement et le Centre.

    En revanche, il peut et il doit y avoir une coopération quand cela est possible, encore une fois pour le bien des Français et de la France.

    Si les centristes craignent qu’en agissant ainsi ils se discréditent, ils se trompent gravement et participent aux blocages de notre société actuelle.

    Car ce sont bien les principes de responsabilité et de consensus qui sont à la base de cette ouverture (qui évidemment doit être identique face aux projets et mesures proposés par l’opposition actuelle de Droite qui vont dans le bon sens).

    Ainsi, comment les électeurs centristes pourraient-ils ensuite sanctionner un comportement qui permet au pays de mettre en place de bonnes politiques, surtout à un moment où l’exigence de responsabilité en la matière est si forte?

    Peut-être que le pays n’est pas prêt à cette démocratie apaisée et peut-être que les institutions de la V° République empêchent cette coopération sans reniements, ni opportunismes.

    Mais, pendant ce temps, la France s’enfonce dans la crise et émergent des forces extrémistes dangereuses.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Les incivilités et les irrespects jouent contre la démocratie

    Nous sommes tous confrontés quotidiennement à des actes d’irrespect et d’incivilité à notre encontre, contre d’autres personnes ou la communauté toute entière.

    Cela peut prendre de multiples aspects comme un individu qui en bouscule un autre sans même s’excuser, une moto garée au milieu d’un trottoir, une voiture qui ne s’arrête pas aux passages piétons pour laisser passer des enfants, des gens qui urinent en plein jour et devant vous dans la rue. Et ainsi de suite.

    Pourquoi ces irrespects et ces incivilités qui semblent bien anodins à certains jouent contre la démocratie et la république.

    Outre la règle de droit, la démocratie républicaine repose sur deux pactes tacites essentiels entre les individus qui la composent.

    Le premier est un pacte de respect.

    Il dit que tout le monde a droit au respect de l’autre et de la société.

    Dès lors, lorsqu’il est brisé, il y a une frustration de ceux qui se voient dénier ce respect et dont la tentation est, en retour, de le dénier aux autres.

    C’est pourquoi d’ailleurs les centristes tiennent le respect comme une pierre angulaire de leur projet politique, de leur vision d’une société démocratique et républicaine efficace et responsable.

    Mais il faut y ajouter un deuxième pacte, celui de la civilité qui définit la citoyenneté responsable qui est au cœur du projet républicain.

    Quant elle disparait et que des incivilités (qui sont des actes «soft» qui se manifestent par de la violence contre des personnes, des attaques contre des biens et la violation de la règle légale), cela suscite des réactions agressives qui nourrissent les incivilités dans une sorte spirale infernale.

    Aujourd’hui, avec la multiplication des irrespects et des incivilités, qui peut sembler au premier abord moins grave que la violence dure et la criminalité (sans oublier les taux de criminalités que l’on pouvait connaître au XIX° siècle et au début du XX° siècle), ces pactes démocratique et républicain se délitent lentement mais sûrement avec cette idée que chacun a le droit de faire ce qu’il veut sans entrave, que le chacun pour soi est la normalité d’une démocratie moderne.

    En réalité, ce chacun pour soi est une des pires choses qui peuvent arriver à la démocratie républicaine.

    Non pas qu’il faille remettre en cause la liberté à cause de ces irrespects et ces incivilités.

    Mais pour qu’un groupe puisse fonctionner, on sait très bien qu’il faut partager des valeurs dont en particulier le respect de l’autre.

    Dès lors ces irrespects et ces incivilités empêchent le lien social de fonctionner normalement et détruisent le vivre ensemble qui existe entre les membres d’une communauté (qu’elle soit locale, nationale ou mondiale).

    Bien entendu, certaines incivilités et certains irrespects peuvent être et sont punis par la loi comme c’est le cas, par exemple, du comportement du député et éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Thomas Thévenoud.

    Mais ce n’est pas la punition – nécessaire – que retiendront d’abord les gens mais bien la transgression qui montre, de la part d’un élu de la nation, des actes d’incivilités (contre la société) dans un total irrespect (de l’autre) mais aussi de la démocratie républicaine dont il est un des représentants, suscitant un ressentiment qui peut trouver refuge dans des votes pour les extrêmes antidémocratiques et antirépublicains.

    C’est pour cela qu’il est important de ne pas minimiser ces incivilités et ces irrespects ainsi que les conséquences désastreuses qu’elles ont sur les relations entre les individus.

    Pour le Centre, cela nécessite une réaction ferme.

    Tout d’abord dans l’apprentissage universel de ce respect essentiel au pacte démocratique, apprentissage à l’école évidemment mais aussi pendant toute l’existence, dans une sorte de formation permanente, par des campagnes d’information et autres moyens de communication.

    Ensuite, dans la sanction systématique des incivilités qui minent le pacte républicain.

    A New York, lorsqu’il s’est agi dans les années 1990 de reconquérir le territoire urbain par rapport à la violence endémique que connaissait la mégalopole, le chef de la police d’alors (qui a repris sa place depuis l’élection du nouveau maire, Bill de Blasio, en 2013), William Bratton, mit place la politique de «zéro tolérance contre les fenêtres brisées», théorie développée par deux universitaires, George Kelling et James Wilson, qui connut un grand succès et qui permet aujourd’hui à tout newyorkais et à tout touriste de se promener dans la ville en grande sécurité alors que prendre le métro en plein jour était un périple risqué...

    L’idée centrale était de ne pas laisser impuni la moindre incivilité comme une fenêtre brisée parce que l’impunité de ces actes laissait la population dans un sentiment d’insécurité latent mais aussi parce que cela encourageait à plus d’incivilités et d’irrespects.

    Il faut s’en inspirer dans le cas des irrespects et des incivilités pendant qu’il en est encore temps.

    Poser la règle qu’il ne faut laisser passer aucun irrespect et aucune incivilité est essentiel pour que le respect et la civilité deviennent, non pas une norme, mais une manière d’être qui sauvera la démocratie républicaine de ses tentations délétères que porte en lui non pas l’individualisme, salutaire s’il est responsable, mais cette fameuse autonomisation égocentrique assistée irresponsable insatisfaite irrespectueuse de l’individu dont j’ai souvent parlé ici et qui se développe grâce au dévoiement de la démocratie.

    Ainsi l’«insociable sociabilité des hommes» kantienne à la base d’un régime démocratique ne trouve sa solution que dans le respect des pactes librement consentis par chacun mais qui s’imposent alors à tous.

    En défendant une société du respect et de la civilité, le Centrisme est au premier rang de ce combat humaniste qui seul pourra sauver la démocratie républicaine d’un chaos que voyait déjà se profiler au XIX° siècle quelques visionnaires comme Tocqueville.

    Les centristes doivent s’en saisir sans délai alors que les sociétés démocratiques sont de plus en plus gangrénées par ces comportements irresponsables et alors que les ennemis de la liberté, partout dans le monde, n’ont jamais renoncé à refermer ce qu’ils estiment que la démocratie est: une simple parenthèse de l’histoire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’humanisme centriste face au monde troublé actuel

    Oui le Centrisme a quelque chose de fort à dire sur l’état actuel du monde et de son évolution inquiétante.

    Il puise cette vision dans son humanisme qui met l’être humain au centre de tout afin que celui-ci puisse se réaliser dans son statut inaliénable de personne, c’est-à-dire d’un individu respecté et responsable, doté d’attributs spécifiques dont la reconnaissance de sa différence, membre d’une communauté où il détient des droits et doit remplir des devoirs.

    Face à cela, le Centrisme milite pour une mondialisation humaniste, pour cette vraie ouverture et cette réelle collaboration entre les peuples de la planète dans tous les domaines et dans un contrat gagnant-gagnant.

    En revanche, il se bat contre une globalisation spéculative dont la seule finalité est de faire de l’argent pour de l’argent ainsi que contre un affrontement violent des cultures prônées par tous les extrémismes dont on voit aujourd’hui le résultat que ce soit dans les pays musulmans avec l’islamisme radical, dans les anciens pays communistes (Russie, Chine) où le nationaliste intolérant pousse à l’affrontement plutôt qu’à la coopération, sans oublier les extrêmes-gauches et extrêmes-droites partout dans le monde qui veulent se recroquevillées et vivre dans l’exclusion de l’autre, celui qui ne pense pas comme il faut ou qui ne ressemble pas au bon portrait-robot.

    C’est pourquoi le Centre doit appeler tous les démocrates du monde à s’unir dans une mondialisation humaniste et dans des regroupements à l’échelle régionale mais aussi mondiale sur les modèles de l’Union européenne (sur ce qu’elle devrait être et non pas sur ce qu’elle est en train de devenir) et des Nations Unies (sur ce qu’elle aurait du être sans jamais y parvenir).

    Tout cela au nom de ses valeurs (liberté, respect, tolérance, solidarité) et de son principe moteur (le juste équilibre).

    Mais il ne faudrait pas en conclure que le Centrisme est une pensée «bisounours» ou, pire, d’un consensus mou jusqu’au boutiste qui aboutirait, in fine, à un renoncement criminel pour les démocraties.

    La défense des valeurs humanistes du Centre lui impose, au contraire, courage et responsabilité.

    Niant le relativisme qui permet à certains d’affirmer que la liberté, le respect, la tolérance et la solidarité ne sont pas les mêmes à Paris qu’à Pékin, à New York qu’à Moscou, à Londres qu’à Téhéran et ainsi de suite, les centristes sont, au contraire, impliqués dans un combat qui ne transige pas sur le fait qu’un être humain en égale un autre, ce qui signifie que chaque individu, dans le respect de sa différence, doit être responsable de sa vie en respectant l’autre, donc en lui assurant la liberté que celui-ci en retour lui garantit.

    En un mot, l’établissement d’une démocratie mondiale où tous les extrémismes seraient éliminés est un des objectifs de la pensée centriste.

    Ce qui signifie que la libération de centaines de millions de personnes à travers le monde du joug de leurs oppresseurs est une des missions du Centrisme.

    C’est là qu’il faut bien comprendre l’implication des centristes dans les affaires du monde et la façon dont un gouvernement centriste doit se positionner.

    Bien entendu, cela n’exclut pas le pragmatisme qui est essentiel en matière de politique étrangère.

    Pour autant, cela ne signifie pas cynisme et transgression systématique des valeurs que l’on prône.

    On peut ainsi prendre un double-exemple d’attitudes centristes avec le duo américain Barack Obama-Hillary Clinton.

    Le premier a tenté sans réussite de mettre en place un monde où le dialogue et le consensus remplacerait l’affrontement et les intolérances.

    Il n’en reste pas moins qu’à travers ses discours toujours salués pour leur profondeur, le président américain a bien décrit comment un monde comme il pourrait être s’il se mettait au diapason de l’humanisme.

    La deuxième, en revanche, est considérée comme un faucon centriste.

    Même si cela est très exagéré, il est évident qu’Hillary Clinton s’est constamment dressée, au nom de l’humanisme, contre tous les régimes autoritaires, violents et intolérants quand ils représentaient une menace pour la démocratie en brandissant la menace d’un recours à la force pour protéger la liberté.

    C’est une sorte de mélange des deux attitudes où les réponses seraient toujours adéquates (autant dire que c’est évidemment impossible!) qui représente la vision centriste d’un ordre mondial où la personne serait l’étalon-valeur.

    A ce propos, la politique étrangère pratiquée par François Hollande et son gouvernement (notamment avec Laurent Fabius) est très proche de cette vision centriste du monde actuel.

    De l’intervention au Mali jusqu’à la crise ukrainienne et la lutte contre EI (Etat islamique) en Irak et en Syrie, l’action de la France a été guidée jusqu’à présent par des valeurs humanistes et une volonté de ne pas accepter l’inacceptable, au grand dam des tenants des compromissions avec les régimes autoritaires (voir les prises de position de nombre d’hommes politiques, dont des membres de partis centristes, en faveur de la Russie notamment) qui croient encore que se coucher devant l’inadmissible, l’intolérable et l’insupportable rapporte, tout comme le crut un Chamberlain à Munich alors que Daladier en revint dévasté (il pensait être lynché à son retour au Bourget).

    Enfin, je rappelle pour une énième fois cette évidence: la liberté est un combat. Ce n’est pas en niant cette réalité et en faisant semblant de ne pas voir les nombreux ennemis de celle-ci que l’on protège efficacement la démocratie républicaine.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • De la légitimité en démocratie représentative

    Le Centre est le défenseur naturel de la démocratie représentative.

    Pour le Centrisme, il s’agit du meilleur système que l’on peut mettre en place pour garantir les libertés tout en permettant de gouverner avec efficacité.

    Dès lors, les centristes se doivent d’être cohérents avec leurs convictions en la matière.

    Au moment où, à droite comme à gauche et, surtout, du côté des extrêmes, on tente de remettre en cause la légitimité de l’actuel président de la république et de son gouvernement, les centristes doivent affirmer sans l’ombre d’un doute qu’on ne peut remettre en cause la légitimité et la légalité (et non jouer la première notion contre la seconde) d’un pouvoir élu démocratiquement et agissant dans la légalité, même et surtout si on se trouve dans l’opposition.

    Il ne s’agit pas de conforter ou non une politique menée mais de savoir qu’elles sont les principes et les valeurs que l’on défend.

    Au moment où les démocraties dans le monde sont confrontées à la montée des périls et de leurs ennemis (terrorisme islamiste, autoritarisme russe, totalitarisme chinois, etc.), on ne peut, pour ceux qui s’en prétendent les défenseurs, vouloir les affaiblir de l’intérieur en faisant, part ailleurs, le jeu des extrémistes de tous bords.

    Cela ne signifie pas que l’on ne tente pas d’infléchir une politique ou de défendre ses points de vue, mais la démocratie représentative est assise sur une loi suprême, la Constitution, que l’on ne peut remettre en cause n’importe quand et n’importe comment à coups de sondages.

    D’autant que la fameuse «démocratie sondagière» dans laquelle nous serions dans ce début de XXI° siècle est, par essence, un système de l’irresponsabilité à tous les niveaux (celui des gouvernants comme des gouvernés ainsi que des médias).

    En attaquant la légitimité du gouvernement actuel, on attaque le système sur lequel il trouve sa légitimité, la démocratie représentative.

    On voit bien comment le Front national, ami de tous les régimes autoritaires comme le prouve sa défense actuelle de Vladimir Poutine et de Bachar El Assad, veut en venir en attaquant sans cesse la légitimité de François Hollande.

    On voit moins bien où veulent aller ceux qui font de même à droite et au centre.

    Car il se peut que le gouvernement actuel ne réussisse pas à redresser l’économie, ce pourquoi il pourrait être sanctionné lors de prochaines élections.

    Mais personne ne peut prétendre qu’il n’est pas démocratiquement élu et qu’il n’agit pas dans le cadre des lois de la république, c’est-à-dire démocratiquement.

    N’oublions pas que la démocratie républicaine représentative n’est pas un système qui va de soi.

    Elle est fragile et il faut la défendre face à tous les ennemis et les périls qui l’entourent.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Honte aux «grands amis» du régime chinois

    La Chine est un grand pays. Les Chinois sont un grand peuple. La culture chinoise est une grande culture. La Chine a donné de grands hommes à la civilisation mondiale. La Chine est redevenue la grande puissance qu’elle était et la grande économie qu’elle fut pendant des siècles.

    Oui, tout cela est vrai, tout comme la Chine est aujourd’hui dirigée par un parti totalitaire et demeure la plus grande dictature de la planète (qui, plus est, en train de se réarmer à vitesse grand v).

    Et que l’on ne vienne pas raconter encore une fois ce mensonge que la culture et la tradition chinoise ne s’accommode pas de la démocratie.

    Hong Kong était une véritable démocratie avant que Pékin ne remette la main dessus. Surtout, Taiwan est une démocratie, ce qu’elle prouve actuellement avec le débat qui l’agite sur les menaces récurrentes de Pékin sur son indépendance et sa liberté.

    Dès lors, on ne peut être qu’honteux, en tant que Français mais aussi en tant que centriste, de voir avec quel faste incongru et déplacé, le gouvernement français a reçu le chef du Parti communiste chinois et président de la Chine, Xi Jinping, celui qui s’en va dans les campagnes et les villes de son pays affirmer sans rire que Mao était le plus grand homme chinois et qu’il s’en inspire tous les jours alors que les historiens sont toujours à se demander qui a fait le plus de millions de morts, Staline ou ce grand timonier assassin, et que des prisonniers politiques croupissent dans les geôles communistes à travers le pays.

    On est honteux en tant que Français quand le président de la république déroule, non seulement, le tapis rouge à monsieur Xi mais quand on voit avec quelle chaleur il lui fait visiter Versailles ou quand il lui dit que la France et la Chine sont d’accord sur les dossiers syriens et iraniens que Pékin bloque sans états d’âme depuis des années et qu’il loue l’attitude de la Chine à propos de l’annexion de la Crimée par la Russie, oubliant que le régime chinois n’a pas condamné ce coup de force mais s’est seulement abstenu au Conseil de sécurité des Nations unies et que sa répression sanglante au Tibet ne peut être décrite comme une attitude responsable contre tous les «séparatismes».

    On est honteux en tant que centriste quand on entend ce même monsieur Xi vanter son «grand ami» Jean-Pierre Raffarin qui prétend défendre les valeurs du Centre et qui est devenu le principal VRP du régime communiste.

    Ah oui, j’oubliais, nous sommes dans une mondialisation dominée par la realpolitik.

    Alors, oui, bien sûr, il faut dialoguer et entretenir des relations diplomatiques avec la Chine, il faut même commercer avec elle et respecter le peuple chinois.

    Mais, au nom de contrats juteux (qui nous font oublier que le dumping social et fiscal, couplé à un protectionnisme dur de la Chine ont mis à mal les économies occidentales), doit-on mettre à la poubelle nos valeurs, nos principes et notre lutte incessante pour faire triompher la démocratie dans le respect de la personne humaine?

    Les «grands amis» de la Chine peuvent se mentir à eux-mêmes sur le fait qu’ils ne défendent pas une dictature mais parlent seulement d’un grand pays et tenter de leurrer les Français à ce propos.

    Mais cela fait penser que Vladimir Poutine n’a pas forcément tort lorsqu’il affirme que les régimes démocratiques occidentaux sont devenus faibles et incapables de défendre leurs valeurs, ce qui lui permet d’en profiter, comme il l’a fait en supportant le régime scélérat syrien avec l’appui de la Chine (jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’alternative qu’entre le boucher Assad et les assassins d’Al Qaeda, c’est-à-dire aucune) et qu’il s’approprie la Crimée devant des dirigeants de l’Union européenne tremblants et prenant leurs calculettes pour savoir combien cela allait leur coûter d’avoir une attitude ferme devant l’autocrate du Kremlin.

    Bien sûr, si la France se fâche avec la Chine, il y aura l’Allemagne ou la Grande Bretagne, l’Italie ou l’Espagne, voire les Etats-Unis pour la remplacer et remporter ces contrats juteux.

    C’est la raison pour laquelle c’est aussi et surtout au niveau de l’Union européenne ou du G7 (Etats-Unis, France, Grande Bretagne, Japon, Canada, Italie, Allemagne) que des fronts démocratiques doivent se mettre en place et défendre les valeurs qui fondent les démocraties républicaines.

    En tout cas, pour ceux qui pensent que tout ceci n’est que de la naïveté, l’important est de savoir qui nous sommes et qui nous voulons être.

    Le Centre et les centristes, attachés au Centrisme, savent que rien ne peut remplacer la démocratie républicaine, même avec ses défauts.

    Dès lors, la lutte contre ses ennemis est un impératif politique et moral.

    D’ailleurs, comment les Hollande et les Raffarin qui s’inquiètent, à juste titre, de la montée du Front national en France peuvent s’afficher avec de si grands sourires avec monsieur Xi?

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Pour le Centre, ni compromission, ni compromis avec l’extrême-droite, l’ennemie de la liberté

    Les centristes sont les descendants en droite ligne des libéraux et des démocrates chrétiens avec un cousinage avec les radicaux.

    C’est pourquoi ils placent très très haut la liberté ainsi que la solidarité et la tolérance entre personnes égales.

    C’est pourquoi leurs adversaires sont ceux qui, à droite comme à gauche, sont les ennemis historiques de la liberté, ceux qui ont lutté contre la démocratie libérale et sociale tout au long des XIX°, XX° et XXI° siècles, à savoir l’extrême-droite et l’extrême-gauche.

    Avec ceux-ci aucune compromission mais pas, non plus, de compromis.

    Contre eux, toutes les alliances et tous les fronts possibles et imaginables, qu’ils se nomment républicain, démocratique ou humaniste.

    C’est la raison pour laquelle il faut saluer les centristes de l’UDI et du Mouvement démocrate qui ont affirmé, dès les résultats du premier tour des municipales, qu’aucune faiblesse ne pouvait et ne devait avoir lieu vis-à-vis du Front national dont la percée est si préoccupante pour la démocratie républicaine.

    Il faut saluer cette demande de front républicain consistant à faire barrage, partout, aux listes de l’extrême-droite qui sont en mesure de remporter des mairies dimanche prochain.

    Car si, bien entendu, aucune alliance avec le Front national n’est possible, c’est une bataille politique qu’il faut mener contre lui au nom de la démocratie.

    Et l’on ne peut être que surpris que des personnalités politiques se disant du Centre et se réclamant du Centrisme comme Hervé Morin, président du Nouveau centre et dirigeant de l’UDI, puissent se déclarer contre l’idée même d’un front républicain et d’une lutte sans faille contre ceux qui véhiculent des idées liberticides et remettent en cause les fondements de la démocratie libérale.

    S’il est bien un combat emblématique des centristes tout au long de leur histoire, c’est bien celui de la défense de la liberté et de la démocratie au nom des valeurs libérales et chrétiennes.

    Ceux qui tentent de l’oublier ne s’appellent tout simplement pas des centristes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centre, les lobbys et la république

    Que chacun veuille défendre sa position sociale, son point de vue, son travail et ses valeurs et quoi que ce soit d’autres dans le respect de l’autre, quoi de plus normal en démocratie.

    Que les personnes qui partagent un statut particulier ou des idées s’associent pour le faire, c’est un des piliers de la république.

    Que ces organisations fassent pression auprès des pouvoirs publics pour être reconnues ou pour que leurs thèses soient prises en compte et que des mesures concrètes soient décidées, là aussi, rien à redire.

    Plus concrètement, que les tenants de l’école libre, que ceux de l’euthanasie, que ceux du mariage pour tous, que ceux des opposants à l’avortement, que ceux qui veulent travailler 25 heures ou que ceux qui demandent que l’impôt sur le revenu soit supprimé puissent exprimer leurs idées, les défendre, s’associer pour le faire et faire pression pour que celles-ci soient connues, reconnues et adoptées par la société, cela n’est guère que le fonctionnement normal d’une démocratie.

    Sans cela pas de démocratie, pas de république.

    On ne peut donc pas s’émouvoir si les homosexuels réclament d’être considérés comme des citoyens à part entière ou si les catholiques demandent le respect de leur religion.

    Les lobbys, terme chargé en France d’une vision fortement négative ne font que leur travail.

    Et, à l’inverse de ce que demandent certains, ils doivent pouvoir le faire au nom du droit à avoir son opinion et de la défendre.

    Mais il y a les valeurs de la démocratie républicaine qui sont incontournables et qui doivent être prises en compte par ces lobbys s’ils ne veulent pas devenir des groupes qui combattent la liberté au nom de la liberté…

    Concrètement, les catholiques ne peuvent demander à ceux qui ne le sont pas d’épouser toutes leurs conceptions de la vie, les homosexuels ne peuvent exiger que la société en fassent autant ou en fassent des citoyens au-dessus des autres (sous prétexte qu’ils ont été effectivement en-dessous auparavant). Et ainsi de suite.

    De même, dans une démocratie républicaine, le vivre ensemble nécessite que l’on soit d’accord sur les valeurs qui le fonde et donc, qu’ensuite, on les respecte.

    Sans oublier les principes de fonctionnement de la démocratie qui, eux, ne peuvent faire l’objet d’aucune entrave ou exception sauf à dénier les droits de la majorité mais aussi ceux de la minorité.

    Les valeurs de la démocratie républicaine, défendues par le Centre, sont la liberté, l’égalité et la fraternité.

    Au-delà de ces «grands» mots, ils doivent permettre à chacun de vivre et de construire sa vie comme il l’entend tout en respectant l’autre et les principes de la démocratie républicaine, c’est-à-dire le résultat des élections libres et démocratiques, les souhaits de la majorité, les droits de la minorité, le tout garantit par la séparation des pouvoirs qui permet, entre autres, à tous les citoyens qui se sentent floués de pouvoir demander réparation auprès d’une justice indépendante.

    Le Centre est particulièrement impliqué dans cette organisation de la vie en société de par son humanisme intégral où la personne humaine est le fondement même de la société dans laquelle le consensus et le compromis doivent être des piliers du vivre ensemble sans pour autant, et cela est essentiel, remettre en question les grands principes de la démocratie républicaine que nous venons d’énoncer.

    Or, c’est bien là que le bas blesse dans l’ensemble des sociétés démocratiques du XXI° siècle où l’autonomisation grandissante de l’individu couplé avec une explosion des demandes des «droits à» et à des comportements consuméristes mettent à mal le vivre ensemble par des demandes souvent exorbitantes voire extravagantes.

    Grâce à l’univers médiatique qui nous entoure désormais, ces demandes, ces comportements reçoivent souvent une publicité et un battage sans commune mesure avec le sérieux des demandes ou le nombre de personnes qui les portent.

    Il est donc important que nous en revenions toujours aux fondamentaux de la démocratie républicaine.

    Oui, il est légitime de s’exprimer et de défendre ses idées ainsi que de vouloir qu’elles soient adoptées par la société.

    Mais il est totalement illégitime de ne pas respecter les principes de la démocratie républicaine pour y parvenir.

    Tout au long d’un XX° siècle violent et sanglant, les extrémismes de gauche et de droite ont tenté de déstabiliser la démocratie républicaine et celle-ci a vacillé maintes fois et a même connu des éclipses comme en France pendant l’Occupation, en Allemagne avec les nazis, en Tchécoslovaquie avec le régime communiste et en Espagne avec Franco, pays où existait un régime démocratique avant la prise du pouvoir par des groupes totalitaires.

    La richesse d’une démocratie républicaine, c’est bien également le débat qui s’instaure en son sein.

    Mais pour que celui demeure une richesse, il doit s’appuyer sur les principes démocratiques et les respecter.

    Personne n’a jamais dit que la démocratie républicaine était un système parfait. Mais aucun autre ne lui arrive à la cheville, ne l’oublions pas au moment où, partout dans les démocraties et notamment en France, des groupes tentent de s’approprier la république au nom de leur droit… à ne pas la respecter.

    Faisons en sorte que la démocratie républicaine soit la norme de ce XXI° siècle et non qu’il devienne l’exception.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

  • Quand les agissements du Parti républicain démontrent l’utilité des centristes

    Qu’ils soient dans des partis indépendants où à l’intérieur de grands partis, les centristes sont une force d’équilibre et de responsabilité qui, si elle n’existe pas ou ne peut peser sur le débat politique, ouvre la porte à toutes les dérives comme le démontre la mainmise actuelle sur Parti républicain américain des extrémistes du Tea Party.

    D’ailleurs, on peut penser qu’une grande partie de la droite française aurait depuis longtemps fricotée ouvertement avec le Front national sans la pression des élus et des électeurs centristes qui ont permis de garder relativement étanche la frontière droite-extrême-droite.

    Néanmoins, s’inspirant de ces extrémistes du Parti républicain, certains, à l’UMP comme Jean-François Copé, commencent malheureusement à jouer la politique du pire et de l’intransigeance ce qui pourrait aboutir, à terme, à une implosion de la formation de droite et donner naissance, à l’instar du PS et du Front de gauche, à deux partis, l’un modéré, l’autre radical.

    Toujours est-il que la survie de la démocratie républicaine ne peut se permettre cette politique du pire et de l’intransigeance car son existence même est assise sur un certains nombre de principes dont la responsabilité et le consensus.

    Le consensus dont on parle n’est pas de trouver à chaque fois une voie médiane à des opinions opposées mais de s’accorder sur le fonctionnement d’un système qui donne le pouvoir à une majorité, qui respecter les droits de la minorité et qui s’appuie sur quelques piliers incontournables comme le recours à l’impôt, l’égalité politique, la transparence ou la solidarité.

    Or, aux Etats-Unis, le Tea Party a décidé de s’opposer à tout cela.

    Pas d’impôt (sauf pour l’armée et la police), pas d’égalité politique (avec les lois qui restreignent la possibilité de voter pour les minorités ou avec le charcutage électoral indécent qui permet à un parti minoritaire en voix au niveau national de gagner les élections législatives), pas de transparence (avec l’afflux d’argent pour ces extrémistes venus de quelques milliardaires et entreprises qui peuvent verser ce qu’ils veulent sans le dire, faussant in fine le jeu électoral), pas de solidarité (en supprimant tous les programmes sociaux qui permettent aux plus pauvres de vivre dignement et en s’opposant par tous les moyens à la mise en œuvre de la loi sur l’assurance santé décidée par le président – réélu entretemps –, votée par le Congrès et déclarée légale par la Cour suprême).

    Grâce à un activisme et un entrisme que l’on croyait réserver jusque là aux extrémistes de gauche, les militants du Tea Party ont réussi, non seulement à phagocyter le Parti républicain mais à le vider quasi-totalement de tous ses centristes qui se comptent désormais par quelques dizaines d’élus seulement au niveau national dont une au Sénat, Olympia Snowe mais aussi de sa culture du compromis démocratique.

    Pire, les élus modérés sont désormais terrorisés par les primaires de leur parti où ils risquent de se faire battre par des extrémistes jusqu’au-boutistes.

    Du coup, pour garder leurs sièges, ils adoptent une position frileuse en se taisant.

    Cela, d’ailleurs ne suffit plus puisque le Tea Party demande l’allégeance à ses thèses, ce qui fait que nombre de centristes se parjurent constamment.

    Résultat, le blocage du gouvernement américain qui risque de plonger le pays et le monde dans le chaos, si ce n’est aujourd’hui avec les crises du budget et de la dette, mais demain ou après-demain car les militants du Tea Party ont tout leur temps pour réussir leur entreprise: détruire l’Etat fédéral.

    Quand on voit les quelques illuminés du Tea Party et donc du Parti républicain, heureusement fortement minoritaires actuellement, demander que l’on mette dehors Obama de Washington à coup de pied dans le derrière tout en brandissant le drapeau confédéré lors de manifestations ces derniers jours aux relents nauséabonds de racisme, on comprend la haine qui anime de nombreux élus, dictant leurs comportements et rendant illusoire tout compromis qu’ils associent immédiatement à une compromission.

    Une des conséquences les plus dommageables pour le système démocratique américain est que l’alternance politique n’est plus le but d’une partie du Parti républicain.

    Les extrémistes sont en effet plus intéressés à abattre le système démocratique honni parce que n’allant pas dans leur sens qu’à prendre le pouvoir. Dès lors, ils ne luttent plus pour la victoire dans les urnes mais pour une victoire quasi-insurrectionnelle.

    Les Etats-Unis ont besoin d’un Parti républicain conservateur et non d’une formation politique dont le seul but est de s’opposer et de détruire.

    S’il semble que l’on en soit loin au jour d’aujourd’hui, on peut tout de même espérer que cela surviendra à moyen terme.

    Car, ce qui est hautement réconfortant, c’est que la démocratie américaine, à l’opposé d’autres, a toujours su trouver le moyen de se revitaliser et de retrouver ses valeurs dans les crises, aussi dures furent-elles.

    Ainsi, lors de la Grande dépression, pendant qu’Hitler prenait le pouvoir en Allemagne, les Américains confiaient leur destinée en Franklin Roosevelt…

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

  • Le Centrisme et la cuisine électorale

    Comment je l’ai souvent affirmé, il convient de ne jamais oublier de distinguer la pensée centriste du centre électoral.

    Mais cette distinction ne concerne pas que le Centre, c’est également vrai de toutes les autres pensées politiques qui ne se réduisent pas aux organisations qui prétendent les représenter.

    Le socialisme et le Parti socialiste en est un bon exemple.

    Ainsi donc du Centrisme dont les partis au centre de l’échiquier politique n’embrassent pas l’ensemble de sa conception de la société.

    Certains partis centristes sont plus proches de celle-ci que d’autres mais aucun à l’heure actuelle n’est complètement centriste au sens strict du terme.

    Pour autant, nous ne sommes pas forcément dans une supercherie car l’action politique demande des marges de manœuvre qui ne sont pas toujours dans la «bonne ligne».

    Ceci est d’autant plus vrai que le Centrisme est un pragmatisme dont le principe d’action est le «juste équilibre» et que pour atteindre celui-ci l’on peut se déséquilibrer d’un côté avant de se rééquilibrer de l’autre et de revenir ainsi à l’équilibre juste qui est une recherche constante à défaut d’être un positionnement figé, ce qui est d’ailleurs impossible puisque la société elle-même n’est pas figée.

    Néanmoins, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles indéfiniment et la proximité aux références du Centrisme, que ce soient ses valeurs humanistes (liberté, respect, tolérance, solidarité) son principe d’action (juste équilibre), sa règle comportementale (responsabilité), sa philosophie (réformisme, progressisme, personnalisme, pragmatisme) afin de faire fonctionner au mieux la démocratie républicaine, doit se retrouver clairement dans l’action des partis se réclamant du Centrisme.

    Ce rappel est important au moment où les partis centristes français semblent engagés dans un rapprochement alors que de nombreuses voix à l’intérieur de ceux-ci demandent également des clarifications des positions de chacun.

    Parce que ce rapprochement ne peut être qu’un simple deal électoral et électoraliste sous peine de décrédibiliser un peu plus ces partis centristes qui ont perdu une grande partie de la confiance des Français et, surtout, de leurs électeurs ces dernières années de par leur programme et leur stratégie politiques quasi-illisibles.

    Or, de l’aveu même des responsables de ces formations, une réunion aurait comme avantage, avant même de gagner des voix et des sièges, de ne pas en perdre…

    François Bayrou et son Mouvement démocrate sont incapables de redresser la barre alors que Jean-Louis Borloo et l’UDI sont à la peine pour faire entendre leur voix et l’imposer comme centriste.

    Si les discussions entre les deux bords se bornent à «donne-moi ta crédibilité, je te donne mes voix», alors cette cuisine électorale sera, à terme, plus désastreuse que la désunion actuelle et une supercherie que les électeurs seraient en droit de sanctionner durement.

    Que la plateforme électorale ou le projet politique commun que les partis centristes peuvent dégager de leurs négociations à venir – si elles ont lieu – soient plus ou moins proche du Centrisme sera un autre challenge pour faire vivre ce dernier au niveau électoral et non pas comme pensée politique – celle-ci existant en-dehors même d’une représentation électorale.

    Mais, pour mériter un label du genre «centristes authentiques», le Mouvement démocrate et l’UDI ne doivent pas oublier que c’est un contresens de prétendre que le Centre serait «naturellement» à droite, de droite ou même un allié «naturel» de la Droite, ce que Jean-Louis Borloo demande à François Bayrou avec insistance.

    J’ai déjà eu, à de nombreuses reprises, à répondre à ces inepties proférées, à la fois, par des gens de la Droite qui veulent capter les voix centristes et par des gens de la Gauche qui tentent de diaboliser les partis centristes afin de récupérer un électorat de centre-gauche tenté par le vote en leur faveur.

    De même, on nous explique que bipolarisation politique oblige, les centristes doivent choisir leur camp et que celui-ci est à droite dont ils sont plus proches

    Cette autre ineptie est parfois reprise par les gens du Centre qui, ainsi, tentent de légitimer leur opportunisme politique.

    Si c’était le cas, il faudra donc nous expliquer pourquoi, par exemple, la très grande majorité des centristes américains se trouvent aujourd’hui à l’intérieur du Parti démocrate plutôt catalogué à gauche…

    Plus sérieusement, que le Centre choisisse une alliance à Droite ou à Gauche, celle-ci ne peut être, fort heureusement, que conjoncturelle.

    Si ce n’était pas le cas, le Centre n’existerait pas comme lieu politique.

    Plus, ce qui définit le Centre n’est pas la Droite ou la Gauche mais le Centrisme.

    Et ceux qui, au centre de l’échiquier politique, font tout pour brouiller les cartes dans ce domaine en faveur de leur destin politicien n’ont de centriste que le nom.

    Quoiqu’il arrive, que ceux qui croient que le Centrisme est la solution ne désespèrent pas, il continuera à exister même trahi ou bafoué.

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme